Quand Marc Blondel raconte sa vie de rebelle…
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Quand Marc Blondel raconte sa vie de rebelle…
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Quand Marc Blondel raconte sa vie de rebelle… Marc Blondel à l’assemblée générale des cheminots à la gare du Nord, à Paris, en décembre 1995. © DR Marc Blondel, Secrétaire général de la confédération FO durant quatre mandats, se confie à travers un livre mis en chantier en 2011 et écrit en collaboration avec le journaliste Éric Yung. « J’ai eu la chance de rencontrer […] des hommes extraordinaires. […] Ils m’ont enseigné surtout que l’action syndicale devait s’inscrire dans un combat permanent… » « J’ai toujours entendu dire autour de moi que j’étais un enfant indépendant et que, peu enclin à exécuter les ordres de mes aînés, il me fallait toujours les discuter pour être certain qu’ils étaient justes et utiles. » Rebelle, itinéraire d’un militant, éditions Le Cherche Midi, 16,50 euros. Le livre, préfacé par Jean-Claude Mailly, compte un avant-propos de Josiane, l’épouse de Marc Blondel. Vous allez lui en vouloir à Marc Blondel. Lui en vouloir de ne s’être davantage raconté. Il voulait le faire mais la vie s’est dérobée, le 16 mars 2014. Au travers de ce livre Rebelle, itinéraire d’un militant, il parle pour une fois de lui, de la genèse de ses convictions, de ses engagements et de son enfance fondatrice d’une vie ancrée dans la lutte syndicale et la liberté de penser. Au fil du parcours de vie de cet homme né à Courbevoie, en banlieue parisienne, en 1938, antimilitariste et militant syndical quasiment de naissance, on navigue avec délectation entre l’histoire singulière de celui qui fut d’abord un enfant élevé dans une famille ouvrière au cœur des corons du Nord et un pan de la grande histoire contemporaine. De la Seconde Guerre mondiale à la guerre d’Algérie en passant par les accords de Grenelle qui n’ont jamais été signés, les 35 heures, son activité à l’OIT, sa rencontre avec l’érudit Fred Zeller, la franc-maçonnerie… On revisite, avec leurs personnages clés, des faits marquants sur le plan social, politique ou encore des idées et de la philosophie. Les évocations se font tendres, estampillées Blondel par leur humour gouailleur, fermes pour tordre le cou aux rumeurs ou encore rageuses contre les injustices. Jeune homme, il adhère d’ailleurs à FO en découvrant les conditions de travail infernales des agents d’un centre de tri postal parisien où il vient d’être engagé. Contradicteur audacieux La lutte pour le respect des droits des salariés et le combat contre tous les obscurantismes seront les fils conducteurs de sa vie, lui qui se faisait déjà rebelle bambin en allant seul à l’école maternelle de la petite commune d’Hénin-Liétard (la future Hénin-Beaumont), quitte à braver les chars allemands. Adulte, via ses responsabilités, il rencontrera de nombreux hommes d’État. Parmi eux, François Mitterrand, Pierre Bérégovoy avec qui il se lia d’une profonde amitié pendant trente ans, Jacques Chirac… Avec celui-ci, la prise de contact en 1967 sera explosive. Face au jeune secrétaire d’État à l’Emploi, le secrétaire de la fédération des Employés et Cadres, alors âgé de 29 ans, se saisit audacieusement de la parole lançant qu’aux garanties salariales en cas de licenciement il faudrait ajouter des garanties préventives. Jacques Chirac qualifie alors le contradicteur de « malotru ». Plus tard, leurs relations vireront à une considération mutuelle faite parfois de moments privilégiés autour d’une bière. Cela n’empêchera en rien le secrétaire général de la confédération FO de porter haut la lutte contre la réforme Juppé sur la Sécurité sociale pendant les grandes grèves de 1995.
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