Les ex-Mory "ne lâchent rien"
/https%3A%2F%2Fwww.ouest-france.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Fstyles%2Fimage-640x360%2Fpublic%2F2015%2F04%2F03%2Fmoryglobal-laval-le-report-suscite-la-colere.jpg%3Fitok%3DUSVr7z4-)
www.eurodif-fo.com
Les ex-Mory "ne lâchent rien" Une nouvelle fois, les ex-Mory ont manifesté, jeudi, à Limoges, contre la liquidation de leur ex-entreprise. Ils recommenceront sans doute demain. Et après encore. « On va monter en pression », préviennent-ils. « 2014 : 2.800 emplois en moins. 2015 : 2.200 emplois en moins. Total : 5.000 postes supprimés. » Cette addition sinistre a scellé la mort de Mory Global. Affichée à l’arrière d’une semi-remorque, elle accueille les rares visiteurs à l’entrée du site de Limoges, où la liquidation du transporteur, annoncée mardi, va coûter leurs postes à quinze salariés. Malgré cette décision définitive et sans appel, les salariés refusent de lâcher. « On va monter en pression », prévient d’emblée Michel Brunelot, délégué Force ouvrière. Hier matin, comme la veille et comme demain sans doute, les ex-Mory ont pris le volant de leurs véhicules pour qu’on ne les oublie pas. « On ne lâchera rien, rien », annonce Daniel Faure (CFTC). Dans les locaux, les salariés tentent de tuer le temps. « On vient le matin, on fait nos heures. Et c’est tout », précise le syndicaliste FO. Sur le parking, les cigarettes, nerveuses, partent en fumée, comme les dernières illusions. L’entrepôt est vide, ou presque, à part quelques palettes éparses. « Ça ne me rend même pas triste de voir ça, enrage le représentant CFTC. Ça me dégoûte. » « En novembre, on était encore à 500 dépôts par jour, reprend Michel Brunelot. On était obligé de charger les camions pour pouvoir décharger la marchandise. On avait encore beaucoup de la “came” à livrer. » Quelles conditions de départ?? Une double dose d’amertume nourrit la colère des ex-Mory. Pour eux, le projet de reprise d’Arcole, lancé il y a un an et qui a abouti à la liquidation du 31 mars, était vicié dès le début. « L’État devait mettre 17,5 M€ et Arcole aussi, explique le syndicaliste FO. Mais l’entreprise n’en a mis que dix. On a démarré avec un trou de 7,5 M€. C’est pas rien. » « Pour moi, c’est une banqueroute frauduleuse, estime Daniel Faure. Des plaintes ont d’ailleurs été déposées. On a asséché l’entreprise. » Le silence assourdissant des politiques et des médias agace les salariés. « On ne sent pas soutenu », glisse l’un d’eux, sur le parking. Mais plus encore que contre ce passé, c’est pour leur avenir que les salariés veulent se battre. Le plan social en cours prévoit une cellule de reclassement. « Mais tu as vu le bassin d’emploi de Limoges?? En transport ou en industrie, il n’y a rien », tance le délégué CFTC La moyenne d’âge des salariés limougeauds n’arrange rien : le plus jeune est âgé de 39 ans et la moitié des effectifs a plus de 50 ans. « On veut une prime supralégale et une mutuelle », conclut Michel Brunelot. Et partir dans la dignité…
http://www.eurodif-fo.com/2015/04/les-ex-mory-ne-lachent-rien.html