Angoulême: grève chez Rousselot contre 43 suppressions de postes
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Angoulême: grève chez Rousselot contre 43 suppressions de postes
www.eurodif-fo.com
La production s’est arrêtée pendant 24 heures, mercredi dans l’usine de gélatine d’Angoulême, à l’appel de FO. En cause: le plan de sauvegarde de l’emploi à venir. Les autres syndicats négocient encore. La grève couvait depuis les fêtes. Elle s’est déclenchée mardi soir et devait se poursuivre jusqu’à ce jeudi matin. À l’appel de la seule FO, une vingtaine d’ouvriers de l’usine de gélatine Rousselot, à Angoulême, ont cessé le travail pendant vingt-quatre heures sur fond de divisions syndicales. Pour protester contre le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui prendra effet au 1er août et se soldera, aux dernières nouvelles, par la suppression d’un tiers des 135 postes du site d’ici à 2018. La direction dénonce «une grève sauvage» et parle d’un mouvement minime qui concerne seulement «une dizaine» de salariés et est piloté par un syndicat «qui n’a jamais voulu participer aux réunions de négociations sur ce sujet, n’a pas non plus informé officiellement la direction et n’a remis aucune revendication». À entendre la production directement concernée, elles sont pourtant on ne peut plus claires: «Nous voulons le retrait pur et simple du plan. S’il a lieu dans cette usine, c’est sa mise à mort» assure sans détour Jean-Bernard Foucher, ex-délégué syndical chez Rousselot mais mandaté par l’union départementale et la fédération de la chimie FO pour soutenir les salariés. Le plan pourrait être contesté légalement Réunis devant l’usine à la veille d’un comité central d’entreprise qui se tient à Paris ce jeudi et d’un comité d’entreprise organisé sur le site d’Angoulême vendredi, les ouvriers mécontents espéraient faire pression sur la direction pour qu’elle «revoie sa copie» et aboutisse à une solution «plus intelligente». «Il n’y a aucune raison de monter ce plan, d’autant plus que les comptes sont bons pour 2014, à la hauteur du budget prévisionnel», annonce sans donner de détails Philippe Fort, délégué syndical FO, organisation majoritaire à la production. Selon nos informations toutefois, l’usine aurait dégagé un bénéfice de 1,7 million d’euros contre 302.500 euros fin 2013. Et retrouvé ainsi –au moins pour l’an dernier– son niveau de rentabilité d’avant la crise de 2008. Un rapport d’expertise, présenté ce jeudi matin aux partenaires sociaux, pourrait apporter des éléments propres à contester légalement le PSE. Et amener la direction, par effet de bouclier, à proposer des «évolutions». En attendant, à la production, on n’en démord pas: la réorganisation voulue par le groupe américain Darling Ingrédient –coté à la bourse de New York–, propriétaire de Rousselot depuis un peu plus d’un an amorcerait «à court ou moyen terme la condamnation pure et simple du site: ce n’est pas en impactant la production, c’est-à-dire le poumon de l’usine, que l’on va la pérenniser. Croyez-vous que ce bassin d’emploi puisse encore se payer le luxe de perdre un site industriel, de le voir partir dans un long cortège d’entreprises en péril ?» Si Rousselot n’a jamais dit qu’il voulait démanteler l’usine d’Angoulême, c’est, pour les ouvriers, fatalement ce qui arrivera lorsque la chaîne polyvalente sera transférée sur le site de Gand, en Belgique et «qu’on sera par ailleurs en intraconcurrence avec l’unité de fabrication de peptan de Hurlingham, à Buenos Aires, en Argentine». Les ouvriers soutenus par FO se plaignent de «l’opacité» du plan, certains affirment que la direction est revenue sur les départs volontaires qu’elle a toujours dit vouloir privilégier. «Cette information est fausse, il y a effectivement un plan de départ volontaire auquel plusieurs personnes ont d’ores et déjà souscrit», répond Rousselot qui persiste et signe: «Ce PSE est justifié car il est destiné à améliorer la performance industrielle et soutenir ainsi la rentabilité à long terme de l’usine et l’emploi.»